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Ghislaine
Hommage à Yves Cosson


Passage Sainte-Croix 2011 © A.B

Cliquer sur la photo pour lire
quelques poèmes d'Yves Cosson 

Châteaubriant 21avril 1919 - Nantes 10 mars 2012
                        
 
                     
     Rendent hommage à Yves Cosson les poètes:


 A Barbara,  J Basse,  G Baudry,  G Bouatchidzé,  C Bulting,  C Cailleau,  J Celte,  
A Chaumorcel,  J-C A Coiffard,  H Copin, P Derouard, J-F Dubois,  L-G Georges,  J-N Guéno,  R Halbert,  R Haugmard,  J-C Lamatabois, A Lebeau, G Lejard, J-P Majzer, Y Moulet,   M Morillon-Carreau, P Morin,  H Philibert,  E Simon,  F-J Temple 

               


                      






A cette première rencontre :
Les premiers et étonnants mots
qu’il m’annonça
sans aucun embarras
m’ont fait rire
« Ah, « Barbara » ! Oh ce nom ! c’est donc  Nantes ta ville
Ce sera  alors une pluie de  poèmes que tu confesseras,
sur un  Augustin ».

Il n’avait pas si bien dit que je me sentais de sa famille
Avec aussi Daniel Briolet que je rencontrais très vite.

je ne pouvais pas rester insensible
A cet accueil
De ce  poète conteur
Qui fondait son rapport à l’autre
dans une parole parlante et reliante
Qui, entre les gares de silences de  sa respiration
Vous embarquait pour un long voyage  d’écriture
Mais ce sera toujours avec  cette allure  d’un TGV
Avec  Très Grandes  Vibrations.

     Augustin Barbara




                 L’inachevé
                 Est l’ultime dérobé

                 Et l’absence
                 à l’évidence,
                 est  faite de silence !
 
                 Longue sera l’absence,

                 L’éternité !

                   Jacques Basse




Fi des scrupules ! Osons. L’ami poète Yves Cosson ne m’en voudra pas d’exhumer (c’est bien le mot !) cet extrait épistolaire jubilatoire : « Aurez-vous le temps d’écouter les propos de ce vieux prof qui parle comme un crabe !! dont la prière est simple : rendre grâce le matin d’ouvrir les yeux et de mettre un pied devant l’autre sur la carpette (…) Comme disait un de mes anciens élèves : J’ai demandé à un copain : qu’est-il devenu le père Cosson ? . Je crois bien qu’il n’est pas mort… »
Après cela, comment parler d’un « disparu » ? Non, un vivant à jamais !dans la lumière sans fin ni déclin.

                 Gilles Baudry





Chaleureuses, amicales et animées, toutes nos rencontres avec Yves Cosson restent dans notre cœur : chez lui, au sein de la famille, entouré de rayons de livres, chez nous, ailleurs…Sans compter les généreuses cartes de vœux (la dernière datée de janvier 2012), accompagnées de belles envolées poétiques et baignées du sens de l’humour qui ne quitte pas l’esprit créateur. Enfin l’échange de propos avec un public fidèle le 9 avril 2011 au Passage Sainte-Croix à Nantes : un poète qui s’inspire de son enfance reste jeune jusqu’au dernier jour…et garde un contact intime avec la joie de vivre.

               Gaston Bouatchidzé


Ami Bulting s'exclame votre voix éraillée
Reconnaissable entre toutes comme celle de
François Mauriac votre voix au téléphone
Après avoir décliné mon patronyme
Et moi en réponse Ami Cosson bonjour
Et vous repreniez Mon ami il y avait
De la joie dans votre voix de la vie de la
Vivacité de l'intelligence de la
Bonté ce panégyrique vous aurait fait
Rigoler Mon pauvre ami... auriez-vous dit
Me laissant deviner derrière les points de
Suspension que votre humanité n'était pas
Parfaite vous ne détestiez pas ironiser
Sur tel ou tel suggérer que celui-là
Non décidément et il y en avait
A épingler des malfaisants et des médiocres
Je n'étais pas le dernier à vous suivre vous
Précédant même vous aiguillant sur une piste
Et j'apprenais de votre bouche mille histoires
Mille détails et je ne me lassais pas
De votre verve de votre humour de nos rires
Dans nos après-midi perchés au cœur de Nantes
Dans votre appartement et vous étiez le gardien
Du phare baies vitrées au-dessus de la ville
Vous nous guidiez nous vous aimions ami Cosson

               Christian Bulting



Yves Cosson, pour moi, c’était d’abord un poète qui avait eu l’énorme privilège d’approcher René Guy Cadou, et qui en parlait magnifiquement à mes élèves d’Ingrandes-sur-Loire dans les années 90.
Rendre hommage à un poète, c’est d’abord le laisser parler: “Me voici devant vous tel que je suis: un homme ordinaire. Et cependant il me plaît de me dire poète...”(1) “Je suis, humblement, un veilleur” (2).
Quant à Daniel Briolet, il écrivait: “Yves Cosson nous restitue notre pouvoir d’écouter le silence” (3)
Est-il plus belle reconnaissance de l’importance du Poète?
(1) Avant-propos de “Itinéraire poétique” - 1955, 1982.
(2) Avertissement du poète, in “Les Arbres de l’Eden”.
(3) Préface du livre “Les Arbres de l’Eden”.
              
                      Claude Cailleau



Yves nous est de l'ordre
Où l'âme est toute à vivre,
Nous, les corps, nous restons
A nos seuils d'impuissance,

Impuissants de passer
Par le chas du mystère.
Le serait celui-ci,
En votre empreinte orange

D'où étoile un chas d'or
Par des cieux à lumière ?
Poète en son pays
Yves est vif d'une âme

Non feinte étant de ceux
Qui poursuivent la lutte,
Celle qui ne rend fort
Qu'à l'épreuve de l'ange.

               Jean Celte, Âmes-à-vivre





De vous
           le Port Lavigne
            les péniches sur l’Erdre
            le « Belem »
                    d’un dix juin d’autrefois
            la main tendue
            les mots

et maintenant
            le ciel
                  où glisse un goéland.
                                  
               Arlette Chaumorcel




MON AMI YVES


            Vous nous attendiez (nous, les poètes, allant voir « le » poète), à la porte de l’ascenseur, au 3ème étage, et tout de suite, dans le petit couloir conduisant à votre appartement, nous accueillait, dans un froissement de soie, une envolée bleue de pigeons. Nous étions quelques-uns, à Nantes, possédés de cette « Folie douce ». Quelques-uns formant une race, dont j’entends dire qu’on supprimera le mot. Une race indépendante, comme aimait à le citer Erasme. Nous étions, et nous sommes encore, quelques-uns diseurs de rien, allumeurs de feux-follets, cueilleurs d’étoiles, peigneurs de chimères, collectionneurs de vers luisants, tagueurs de silence, légèrement frapadingues, il faut bien le dire, dans un univers rationalisé et mcdonaldisé. Nous étions quelques-uns, et nous sommes toujours et encore quelques-uns (un peu plus, un peu moins, chi lo sa ?) à écrire de ces choses que nul ne lit. Ces choses inutiles « comme la pluie », disait votre ami, René Guy Cadou. Ces choses dont on rit, pour ne pas en pleurer. Nous étions donc quelques-uns à sonner au n°… de la rue P… et nous allions voir notre Maître. Nous étions peut-être, grâce à une certaine vision de la poésie, une certaine vision du monde, nous étions peut-être en train de créer, comme çà, sans le savoir, mais le sait-on jamais, nous étions peut-être en train de créer une Ecole nantaise, comme le suggère quelque part notre ami Claude Serreau. Nous sonnions au n°… de la rue P…, près des « Dames de France », jadis, et aujourd’hui « Monoprix » et, tout de suite, sur les toits, je vous l’ai déjà dit, une envolée de pigeons, comme une envolée de mots. De mots bleus, bien sûr. Nous venions voir notre Maître et il était là, nous recevant toujours, ainsi que Gaby et quelques fois Annaïg ou Yves-Marie, nous recevant toujours avec le sourire et une grande disponibilité. Cher Yves, vous nous avez quittés. Nous vous aimions et c’est trop peu de dire que nous vous regrettons.

Jean-Claude Albert COIFFARD
Nantes – 18 mars 2012





Je connaissais Yves de longue date, cela remontait à mes années de prof de lycée à Nantes.

Et puis nous nous sommes revus à de nombreuses occasions.
Avec mon ami Philibert, nous avions participé à des activités oulipiennes, et depuis, chaque fois qu'il nous voyait, il plissait les yeux et disait en souriant : Alors, l'Oulipo, comment va l'Oulipo !

Je l'ai vu à plusieurs reprises s'adresser à des jeunes gens, lycéens ou étudiants, qu'il captivait sans effort et sans esbrouffe.
Je pense que cela venait de sa conception de la poésie, articulée sur le réel, une célébration du vrai, du quotidien, du banal, qu'il transfigurait.
Avec lui la poésie marchait à côté de chacun, dans la rue. Elle vivait. Et lui vivait, dans l'enthousiasme, la chaleur,  l'ouverture.

Chagrin.  Un grand être qui disparaît, une perte profonde.

              Henri Copin



SOLEIL LA POÉSIE


Que t'ai-je dit de ce bonheur,
Cette paix qui ne finit pas,
Lorsque je viens de te quitter
Après une heure ou deux de chaleur à ta voix,
Sur des poèmes de Cadou,
Claudel, Apollinaire,
Ou des tableaux de Matisse et Vermeer ?


Oui - cette aura de fort bonheur
Que tu répands sur moi,
Je l'enroule à mes bras, à mes pas à ton pas,
Comme une traîne bayadère,
Et je la porte par les rues :
Aux sourires absents, j'offre l'éclat joyeux
D'un soleil à mes yeux dans le midi d'été.


Cet air de danse et de chanson,
Cette nouvelle envie de vie,
Ce goût du pain qui me revient
De mémoire en passant absous de ma tristesse,
C'est à toi, Cosson mon ami,
C'est bien à toi que je les dois !


Ohé ! Bateau des rêves éveillés,
Voile hissée haut vers la lumière,
Eau et vent, terre et feu,
Soleil, la Poésie... Soleil la Poésie !

Patrick Derouard
(extrait de MIDI SANS VENT)







À Béré il a rejoint
Madame Anna la porteuse de pain
et ses parents ses oncles sa sœur
Jules Daniel le gentil rimailleur
Philippe Truchon éternel ludion
et tous ceux de mon sang ma connaissance
ma mémoire
Désormais je viendrai aussi le voir
puisqu’il repose avec eux
dans la même humble gloire
sous l’œil ou non de Dieu

              Jean-François Dubois



Yves de Poésie
En ce printemps fleuri
Etes parti sans bruit
Ivre de Poésie

               Lucienne-Grâce Georges



Yves Cosson. Une voix. Cassée mais vive, chaleureuse et fraternelle. Une voix qui accueille, donne du temps, ouvre à l’autre l’horizon.

Yves Cosson était un humaniste, au sens vrai du terme. Le respect de l’homme, de sa dignité passait avant toute autre considération. La poésie n’avait de sens que si, malgré toutes les turbulences de ce monde en folie, elle disait encore et toujours la foi en la vie et la beauté du monde. Yves Cosson ou l’éternelle jeunesse.
                                                                                       
  Jean-Noël Guéno



Yves Cosson demeure dans l’aventure aventureuse de sa propre voix. Timbre magnétique. Ma dette envers lui ? La découverte de Max Jacob et ces mots d’encouragement à l’écriture qui remontent aux années 1970 : « C’est éditable. Foncez ! » Maintenant qu’il s’est éloigné un peu, je m’aperçois que je sais par cœur des poèmes entiers de lui. Et aujourd’hui, se révèle la justesse de sa douce inflexion : « À petit feu / À petit lieu / Les jours où je suis vieux / Je repense à ma mère… » Quand nous nous reverrons, bien penser à lui rendre son Cadou.

               Roland Halbert




Discrètement il s'en est allé le poète dont le souffle de vie exprimait hier encore : "Je m'efforce de persuader mes lecteurs que ce monde contient des sources inépuisables de beauté puisque pour moi ce monde est le reflet de l'invisible..." Je connais le bonheur d'aimer et d'être aimé, mais notre intimité appartient au secret confidentiel"
Mots d'amour simples et profonds qui nous font poser sur  sa mémoire la fleur éclatante et unique à valeur d'éternité.

               Rolande Haugmard




Etre si présent... à Yves Cosson, ces quelques mots, pour ne pas finir dans les abysses de la mémoire.

L'heure avance dans la nuit tranquille. Il se peut que ce soir, le temps soit bienveillant.
Pour nous, pas de tristesse en attente, pas de trémolos mélancoliques...
et puis il va bien venir cet instant enchanté où ton nom caressera les blés, et mon chant s'étalera sur la mer.

Yves, si tu veux, restons ensemble et que nos mains se serrent, car il reste de l'espace pour écrire...
Quoi... mais si... tu sais bien... cette histoire de bonheur
que nous devons mettre au monde.  

   Jean-Claude Lamatabois


Pour Yves Cosson

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
disait Rimbaud
et qu'on somnole au fond de la classe
entre un jeu de pendu
et des pensées interlopes
sauf quand un professeur de lettres
vous réveille en douceur
et vous indique la destination
des merveilleux nuages de Maerterlinck
fi de mes oreilles d'âne de collégien
Francis Jammes pour moi a les yeux doux
et Prévert m'ouvre la fenêtre
Max Jacob jette les dés et me fait entrevoir
le sommet d'une vague
Si pour Villon le monde n'est qu'abusïon
cher professeur
tes yeux malicieux
ton sourire heureux dans la cour de récréation de Rochefort
ta voix cassée sous le tournoiement des corbeaux
nous préparaient à l'amour d'Hélène
René Guy Cadou nous ouvrit la demeure du poète
et plus tard
nous descendîmes les fleuves rimbaldiens
criards dans les manifs
ou priant dans les églises d'argile

C'est à toi Yves Cosson
que je dois les calligrammes de ma vie
et l'envol des colombes

                                Alain Lebeau



Cher Yves Cosson, avec vous 50 ans de compagnonnage !

Je vous ai d’abord rencontré dans le regard bienveillant de votre père à Châteaubriant ; il me souriait et me saluait toujours d’un mot gentil  lorsque je passais devant sa boutique en allant à l’école, il était souvent aux beaux jours sur le pas de sa porte; je n’avais pas 10 ans.
Notre première rencontre eut lieu un peu plus tard, à Guérande dans le magasin « librairie-papeterie-souvenirs » d’un oncle. Vous veniez souvent y faire provisions « littéraires » lors de votre séjour estival à Piriac. Puis ce fut La Rencontre, à la faculté des lettres de Nantes, suivirent de nombreux rendez-vous amicaux, rue P… et poétiques  ici ou là… Comme vous me le disiez pour vos vœux de 2012, les vœux d’un «  maraudeur d’étoiles » : «  Vous savez bien que la seule vraie Amitié est celle du CŒUR , la nôtre est intacte depuis des décennies ! ».
Cher ami, vous laissez donc en partant un grand vide, me manqueront vos lettres, nos rencontres, votre voix, votre regard pétillant d’humour et de joie de vivre. Heureusement, vous nous laissez votre poésie et vous êtes en elle; la lire, c’est vous y retrouver, rieur, joyeux, profond, humaniste, fraternel et croyant, pour une « fête du cœur et de l’esprit ».

               Ghislaine Lejard





Yves COSSON : le Maître – et quel Maître – qui s’entendit un jour reprocher son « extraction primaire » !

C’est pourtant ce Maître que je revois à la Faculté des Lettres de Nantes, entre deux cours, happé par les étudiants – étrangers souvent– attendant un conseil, une aide que chacun recevait avec la même complicité bienveillante.

C’est ce Maître qui m’ouvre la voie conduisant à Jean-Claude RENARD dont l’oeuvre pose les questions essentielles et vitales[1]. Avec ces deux poètes, naîtront une correspondance de vingt-cinq années et une thèse guidée par Daniel BRIOLET, lien d’une amitié partagée.

C’est ce Maître enthousiaste que j’entends encore déclamer Paul Claudel, de sa voix de Gramophone enroué[2] portée vers « l’immense octave de la Création ».



J’aime son « sens de l’enfance– l’esprit d’enfance–  » qui ne l’a jamais quitté[3], inséparable de sa responsabilité d’homme. Témoin de « l’enfer dans le camp de concentration de Bergen-Belsen[4], il est animé par deux "idées" : « la liberté et l’amour de la vie.[5]  Son devoir ? Réaliser la Justice, partager la Bonté, la Beauté, « colporter des Merveilles ».



Yves COSSON jugeait sa « démarche très solitaire (par rapport au milieu universitaire et aux "milieux littéraires et poétiques" ». Ces dernières années, n’a-t-il pas été victime de l’oubli, de ce qu’il nommait « un ostracisme éhonté à l’égard des poètes qui ne sont pas de leur obédience »[6] ? Sans céder à l’amertume, il lui arrivera  de reconnaître que « ce monde a le cœur sec et dur. »[7]



On a souvent attendu de lui un compliment, un encouragement pour être publié. S’est-on vraiment soucié de son désir secret, rarement formulé, de voir une publication "anthume" (plutôt que posthume) de ses œuvres complètes ? Ne serait-ce pas le mieux que l’on puisse tenter, maintenant, dans « une édition qui ait, au moins, une vraie diffusion »[8] ? Et, pourquoi pas, en regroupant, dans cette belle somme, quelques-uns de ces petits suppléments gratuits, écrits de sa main, qu’il se plaisait à offrir ?      



Yves COSSON s’est absenté un instant, comme « pour rire »[9] : « Ah ! Le temps a le temps ». Nous, qui avons la chance de faire partie de ce qu’il appelait sa « belle cohorte », puissions-nous, à notre tour, donner comme il a su donner – sans compter – à cœur joie !  



                                                            L’instant



                                                              L’instant

                                                                     suspendu

                                                               l’instant

                                                                     perdu

                                                               l’instant

                                                                     pur

                                                               Dans l’abîme

                                                               De tes pupilles

                                                                     sombres

                                                                     l’Amour



                                                          Yves COSSON, Nantes 25 Janvier 2002



Jean-Pierre Majzer                                                   





[1] Jean-Claude RENARD, Qui ou quoi ?, le cherche midi éditeur, 1997.

[2] Yves COSSON, Gramophone enroué, Convergence, 1986.

[3] Yves COSSON, "Enfance incurable", Châteaubriant, 1963. 

[4] Yves COSSON, Feuillets de la Forêt, La grande fracture, p. 3.

[5] Carte du 20 avril 2007.

[6] Lettre du 22/10/05.

[7] Carte du 30-12-2010.

[8] Lettre du 22/10/05.


[9] Le temps haletant, Éditions du Petit Véhicule, Nantes, p. 3.






L’ami poète attendait réjoui
Dans le couloir ou à sa fenêtre
Il concrétisait pour moi l’Être
Qui avait prêté sa plume à la Parole
Et ouvert à mon modeste monde
La magie de la poésie
Avec ses douceurs vagabondes
Et l’épure de ses alvéoles.

Les mots qu’il affectionnait
Il les tissait entre ses phrases et ses accents :
Péroraison Amitié Souhait
Paix joie et bonheur
Qu’il offrait pour le nouvel an
Poésie évidemment
Et
Mon brave ami
Suivait en porte-voix.

Dans ses propos
La prudence des échos
Tout un Art délicat
Et rien dans ses éclats
Ne rayait le vinyle sur le « gramophone enroué »
Même si le timbre de sa voix semblait cassé.

Tous ses mots étaient gravés tel reliquaire
Au plus profond de sa mémoire
La poésie pour lui était un chant de gloire
Un jeu aussi de cycles et de fantaisies
Une esthétique supérieure des genres littéraires
Mais surtout un immense merci à la Vie. 

 
                         Yves Moulet



Simplement, en hommage et reconnaissance à l'ami Yves Cosson, ce mélancolique et pourtant lumineux extrait de son exergue aux Feuillets de la Forêt : « La poésie naît du silence et retourne au silence : elle est un entre-deux qui s’ouvre sur les abîmes de l’être et tente d’en explorer les profondeurs. Le poète accomplit l’exercice périlleux qui consiste à côtoyer les régions mortelles de la souffrance, du Mal et de la Mort et d’y saisir les paroles qui sauvent et qui délivrent » ... Que le souvenir de son amitié, de son humour, de sa profonde tendresse envers les êtres et de sa passion pour la poésie nous soit un viatique !
               
              Martine Morillon-Carreau





Yves Cosson, tu me dis « l’amour de la vie en dépit de tout »  tu me dis le partage du beau, tu me dis « l’amour vrai » et l’extrême bonheur des printemps.
Tu es  au cœur de mon amitié, avec ta malice et surtout ta foi et ton humanisme. Tu es une porte grande sur le monde, tu es le sourire de l’homme, dans sa recherche du vrai, de l’entente et du bonheur de vivre.
Ta poésie est patrimoine dans lequel chacun peut puiser sans jamais le tarir.

               Paul Morin




Avant le temps des primevères,
Le  poète s’en est allé.
Mais à présent mille trouvères
Colportent ses mille chansons,
De Châteaubriant à Casson,
De Saint-Nazaire vers  Louisfert,
A l’unisson et à tue-tête,
Afin que jamais ne s’arrête
Le phonographe de Cosson…

               Henry Philibert




Je me souviens de sa voix, d'une jovialité radieuse et de la générosité savante des textes qu'il publiait dans 7 à dire, jusqu'à dernièrement. Une grande figure de la poésie, à tous points de vue, et tout simplement.

               Eric Simon




Je n’ai connu Yves Cosson qu’en 1992 lorsque je suis allé à Nantes pour recevoir le prix Bretagne attribué à mon livre L’enclos ( Actes-Sud ). J’ai su que je devais cet honneur à un poète qui avait été au sein du jury mon plus ardent partisan. C’est lui qui fit mon « éloge » en des termes sans emphase ni fioritures, d’une amicale simplicité qui m’est allée droit au cœur. J’ai su, ce jour-là, que je n’avais pas rencontré l’homme d’un seul jour. Pendant 20 ans nous avons échangé, trop éloignés, hélas, des messages et nos poèmes. Son absence ne le rend que plus présent en moi.

              Frédéric-Jacques Temple